Le pic de Pichaley, modeste sommet au milieu de ses illustres voisins, a la réputation d’être un belvédère de choix sur le massif du Néouvielle et les sommets frontaliers. Nous choisissons d’aller lui rendre visite au départ du col de Portet 2215 m au-dessus de Saint-Lary. De là, le sommet se gagne par un joli parcours de crête puis une descente bien raide sur le col de Bastan 2181 m permet de rejoindre le refuge de Bastan et la magnifique zone lacustre qui l’entoure, pour revenir ensuite au col de Portet par le GR 10.
Ainsi en fin d’après-midi le samedi nous montons de St-Lary à Espiaube puis empruntons l’impressionnante petite route en lacets qui nous dépose au col où de nombreux engins de chantier stationnent. Les travaux de 22 millions d’euros !! de modernisation et de restructuration de la station (une nouvelle télécabine, plusieurs nouveaux télésièges, une nouvelle piste…) se poursuivent.
Nous trouvons un coin pour planter les tentes et prenons l’apéritif au soleil couchant sans attendre Jean-Luc qui malgré un départ tardif de Montauban galère dans les bouchons de l’autoroute. Il arrivera à 21h00.
De fortes bourrasques ont secoué les tentes toute la nuit mais au levé du soleil le vent se calme. Nous nous mettons en route et suivons Marc.
Il faut bien l’avouer les installations de la station St Lary-Espiaube défigurent le territoire des montagnards mais comme il faut trouver partout un bon côté, la route du col de Portet nous permet de monter à une altitude remarquable, 2200m pour y trouver un départ de randonnée intéressante. Par une pente régulière nous nous élevons et quittons la civilisation en douceur. A chaque pas, les télésièges se font plus lointains puis disparaissent de notre vue.
Le col de Portet au fond.
Devant nous se déploie tout le cheminement aux allures de montagnes russes jusqu’au Pichaley.
Un regard de côté nous régale de la vue sur le pic long et le pic de Néouvielle.
Au sommet du Montarrouyes 2462 m
D’un bon coup de reins, en quelques lacets, voici atteint le Pichaley à 2626 m d’altitude. Nous sommes seuls au sommet.
Il offre un somptueux panorama sur un horizon de montagnes et de nappes d’azur.
On cherche les sommets, pour la plupart facilement reconnaissables. De l’Arbizon au Cagire, du pic d’Aret au Campbiel, du pic Long au pic du Midi de Bigorre, la vue du Pichaley est fantastique par temps clair.
Le regard plonge sur les lacs du Milieu aux formes très découpées dont les contours ondulent esthétiquement dans les estives à l’herbe légèrement jaunie par la chaleur de l’été. Avec ses voisins – le joli lac Inférieur et l’imposant lac Supérieur -, le lac du Milieu compose les trois lacs de Bastan, qui ont donné leur nom au refuge bâti sur la rive du lac du Milieu.
Dans ce panorama de hauts sommets, les nombreuses étendues azur qui ponctuent le décor à divers étages adoucissent, égayent la minéralité parfois un peu âpre de la haute montagne.
Après la traditionnelle photo de groupe et quelques gourmandises pour ne faiblir, nous repartons précautionneusement dans la descente au col de Bastan. Il faut être vigilant, les petits cailloux rendent le terrain glissant.
Le lac Supérieur d’un bleu profond accroche le regard. Quelques tentes sont montées sur ses rives et nous croisons des familles venues goûter à ses charmes.
Le lac Supérieur de Bastan.
Puis nous cheminons tranquillement vers le prochain lac, le lac du Milieu. Un petit arrêt au refuge de Bastan géré par l’ASPTT pour saluer les gérants qui s’affairent à remettre tout en ordre après le départ des randonneurs. Ce petit chalet en bois s’intègre harmonieusement avec les pins à crochets qui l’entourent. Depuis l’arrière du refuge, le lac du Milieu est tout simplement ravissant avec sa presqu’île et son ile ornées de pins.
Lac du Milieu de Bastan.
Nous suivons maintenant le GR10 et gagnons le lac Inférieur à l’eau cristalline. Difficile pour Jean-Luc, grand amateur de baignade en altitude, de lui résister. C’est parti pour quelques brasses en eau froide. Michel se lancera aussi.
Plouf !
L’éclat de la lumière, l’air pur, la chaleur douce nous invitent à nous installer ici pour le casse-croûte.
Puis nous quittons définitivement les lacs de Bastan où les nombreux randonneurs bivouaquant, pêchant, siestant, bronzant ou nageant, donnent à ces rivages d’altitude un déconcertant petit air de côte d’Azur !
Rien à voir avec le lac de l’Oule plus austère et moins accueillant dont le niveau est bien bas. Le col de Portet n’est plus très loin et Jean-Luc dénombrera 120 véhicules !
Le Pichaley aura tenu ses promesses. Malgré le départ de la station d’Espiaube, ce sommet est un superbe belvédère. Nous avons découvert sur sa crête des paysages inédits et des vues à couper le souffle ! Et la beauté minérale du massif du Néouvielle éblouit tout au long de cette échappée lacustre.
Toutes les photos ici.
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